Roland Dumas ne fait que répéter les dires de Valls !
Aiguillonné par Jean-Jacques Bourdin,
l'ancien président du Conseil constitutionnel a estimé que la femme de
Manuel Valls expliquait son engagement en faveur d'Israël. […]
Bourdin veut en savoir plus. «Ce n’est pas ma tasse de thé», admet Roland Dumas. Et d’expliquer : «Sous le prétexte que je défendais les Arabes contre Israël, il m’a agressé, alors que je le connais à peine.» C’est à ce moment que l’ancien ministre se lance tout seul dans un rapprochement étrange : «Mais il a des alliances personnelles qui font que. Chacun sait qu’il est marié avec quelqu’un, quelqu’un de très bien d’ailleurs, qui a une influence sur lui.» Cliquer ici
Point de vue
A
partir de cette déclaration, Libération, pour ne prendre que cet
exemple parmi le déchaînement médiatique du jour, en fait des tonnes,
c'est-à-dire un papier grossièrement à charge : il porte la signature de
l'équipe éditoriale qui n'hésite pas à crucifier l'impudent par
l'acérée interrogation "Antisémite et/ou sénile
?". Et voilà comment on nous ressert le coup de la diabolisation de ceux
qui ne s'alignent pas sur le CRIF et son appel aux Juifs de faire corps
avec le terrorisme d'Israël. Car il s'agit bien de cela : disons tout
de suite que nous n'avons aucune, mais alors aucune, sympathie pour un
homme qui a fait dans le servilisme pro-mitterrandien et qui se
compromet avec des dictateurs africains. Mais nous ne pouvons pas
laisser passer, en prenant prétexte de ces positionnements politiques en
faveur des pouvoirs en place et donc de leurs politiques
antipopulaires, que l'on nous reconduise les amalgames ou mises en cause
biaisées, chers aux massacreurs des Palestiniens et à ceux qui les
couvrent, qui font habituellement de tout antisioniste un antisémite. Et
qui ici ciblent un Roland Dumas jouant certes scandaleusement avec le
feu de l'antisémitisme mais, et ce n'est pas rien, en reprenant, sans
s'en souvenir, des propos de Valls lui-même. Ce que Libération ne dit pas !
En effet voici ces paroles que rapporte Alain Gresh, en mai 2012, dans le Monde Diplomatique :
« Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël » (vidéo). Imaginons un responsable français ayant épousé une femme d’origine algérienne ou marocaine et disant « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté musulmane et à l’Algérie (ou au Maroc). »
Alain
Gresh précise, par ailleurs, ceci, en novembre de la même année : "la
vidéo de Valls a été retirée à la demande de Radio Judaïca de
Strasbourg pour atteinte aux droits d’auteur (sic !). Mais la censure
est difficile sur Internet et on peut la trouver à d’autres adresses." Cliquer ici
En fait il est devenu plus que difficile d'avoir accès à cette vidéo mais pas encore impossible : voir la vidéo dans cet article et visionner à partir de 4:00.
Rue 89 a écrivait, de son côté, il y a presque un an (extrait) :
Il est « lié de manière éternelle à Israël »
Tournée à Strasbourg le 17 juin 2011, alors qu’il n’était encore que le députémaire d’Evry (Essonne), elle montre un Manuel Valls très remonté, répondant visiblement à un public de la communauté juive de France qui venait de mettre en cause la gauche dans ses rapports aux juifs, à la lutte contre l’antisémitisme, à l’islam, à Israël...
Il commence par s’en prendre à Nicolas Sarkozy, « le même Nicolas Sarkozy que beaucoup d’entre vous ont plébiscité... », et ses ambiguïtés vis-à-vis des organisations islamistes, notamment dans sa tentative d’organiser « l’islam de France ». Puis il se livre :
« Je ne parle que pour moi : la lutte contre l’antisémitisme, je dis ça pour des raisons politiques, historiques, ma famille est profondément liée à Vladimir Jankélevitch qui a écrit le plus beau livre qu’on puisse écrire sur l’imprescriptible et la Shoah ; par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël, quand même... » [c'est nous qui soulignons]Cette vidéo a beaucoup tourné, notamment lorsque Manuel Valls s’est élevé contre Dieudonné en décembre dernier, comme « preuve » aux yeux des partisans de l’« humoriste » de son engagement au côté du « sionisme ».
« Il assume pleinement ses propos »
Le site Arrêt sur images avait rapporté en novembre 2012 que cette déclaration avait été jugée suffisamment « embarrassante » pour que la radio Judaïca Strasbourg, qui avait organisé la rencontre et avait tourné la vidéo, la retire de son site et demande à YouTube et DailyMotion de la retirer également – sans grand succès. Le directeur de la station, Patrick Cohen, explique alors :
« Manuel Valls avait changé de statut entre-temps. Et cela me gênait car il répondait à une question du public qui accusait le PS d’être antijuif. Il s’emporte un peu dans sa réponse. Mais dans la vidéo, on ne voit pas le contexte. »
A l’inauguration de la grande synagogue de Mulhouse, le 2 septembre 2012 (Philippe Sautier/SIPA)
Manuel Valls n’a pas toujours été un inconditionnel d’Israël : en 2004, il avait été l’un des premiers signataires d’un texte qui a fait polémique au sein du PS, et dont il disait lui-même qu’il portait « un regard sévère sur le gouvernement Sharon ». Son « regard » a visiblement changé depuis. Cliquer ici
Retour aux déclarations de Roland Dumas
Antoine
(1) Soyons clairs : Roland Dumas n'est ni Hessel, ni Morin, ni Mermet. Ses paroles flirtent avec la rhétorique antisémite du contrôle du monde en sous-main par les Juifs mais ce constat doit aller jusqu'au bout de la logique inscrite dans le jeu des duettistes qui font cette "affaire". Et, au lieu d'opposer, comme fait Libération, la vertu (Valls) à l'infamie (Dumas), nous devons prendre en compte que ce jeu est un jeu de miroir d'où il se dégage que l'antisémite s'autorise littéralement (dans le paradoxe de l'avoir oublié) de la revendication communautariste du philosémite sioniste ! Revendication, qui plus est, qui se donne à voir désormais comme tirant sa force et construisant ainsi un coup de force, depuis la tête même de l'Etat, contre l'idée convenue que celui-ci serait l'Etat de tous !
Texte modifié le 17 février à 0h57.
Rony
Brauman évoque les déclarations de Dumas en les rapportant aux propos
de Valls sur sa fidélité aux Juifs et à Israël (voir à partir de 06:03)
...........................
Nous invitons nos lecteurs à lire régulièrement ce que publie sur son site l'UJFP, L'Union Juive Française pour la Paix : on trouvera là un salutaire antidote, élaboré par des Juifs rejetant l'appel à ce communautarisme juif hystérisé, aux inadmissibles procédés dans lesquels s'inscrit Libération.
C’est un refrain bien établi. Vous critiquez Israël et le sionisme ?
Vous êtes antisémite ! Un Juif français veut pouvoir « vivre son
judaïsme » ? On l’invite à faire son « alyah » et à apporter sa pierre à
la colonisation de la Palestine.
On essaie de nous marteler que l’histoire des Juifs s’est achevée et qu’Israël en est l’aboutissement. Israël fonctionne comme un effaceur de l’histoire, de la mémoire, des langues, des traditions et des identités juives. La politique israélienne n’est pas seulement criminelle contre le peuple palestinien. Elle se prétend l’héritière de l’histoire juive alors qu’elle la travestit et la trahit. Elle met sciemment en danger les Juifs, où qu’ils se trouvent. Et elle les transforme en robots sommés de justifier l’injustifiable. Cliquer ici
On essaie de nous marteler que l’histoire des Juifs s’est achevée et qu’Israël en est l’aboutissement. Israël fonctionne comme un effaceur de l’histoire, de la mémoire, des langues, des traditions et des identités juives. La politique israélienne n’est pas seulement criminelle contre le peuple palestinien. Elle se prétend l’héritière de l’histoire juive alors qu’elle la travestit et la trahit. Elle met sciemment en danger les Juifs, où qu’ils se trouvent. Et elle les transforme en robots sommés de justifier l’injustifiable. Cliquer ici
Et aussi
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Dans Sur un nouveau moment antisémite. « Jour de colère »
(Fayard), le sociologue Pierre Birnbaum décrypte l’explosion de haine
conjuguée lors d’une effroyable manifestation parisienne, en janvier
2014. Rencontre avec un analyste de notre malheur politique... La manifestation dite « Jour de colère », le 26 janvier 2014 à Paris,
relève de ces événements dont l’observateur attentif convient, d’emblée,
qu’ils appartiennent à l’Histoire. Mediapart ne s’y était pas trompé,
qui en offrait un compte rendu effrayant [1], au soir de ce dimanche plein de bruit fascisant et de fureur raciste. Cliquer ici
[1] « Jour de colère » le 26 janvier 2014 : Ultras, racistes et xénophobes défilent à Paris
[1] « Jour de colère » le 26 janvier 2014 : Ultras, racistes et xénophobes défilent à Paris
NPA 34, NPA